
Milton Friedman : une perspective limitée
En 1970, l’économiste Milton Friedman proclamait que la seule responsabilité sociale des entreprises était de maximiser les profits. Selon lui, investir dans des initiatives sociales ou environnementales était une source de coûts, menant à une perte de compétitivité. Cette vision, bien qu’historique, a été démentie par des recherches modernes. Par exemple :
- Une étude de McKinsey & Company révèle que les entreprises investissant dans des pratiques durables sont 2,6 fois plus susceptibles de surpasser leurs concurrents en termes de performance économique.
- Shawn Achor, dans son livre The Happiness Advantage, démontre que des employés épanouis sont plus créatifs, productifs et résilients. Son travail s’appuie sur des années de recherche menées à Harvard et dans des grandes entreprises comme UBS ou KPMG.
Ces données illustrent que l’épanouissement au travail n’est pas qu’une question de bien-être individuel, mais une stratégie économique viable.
La QVT et la performance financière : le modèle de la courbe en U
Les chercheurs Michael Barnett (Université d’Oxford) et Robert Salomon (Université de New York) ont proposé un modèle éclairant pour comprendre la relation entre RSE (responsabilité sociale des entreprises), QVT et performance financière. Selon eux, cette relation suit une courbe en U :
- Le côté gauche : les entreprises avec peu d’engagements sociaux ou environnementaux présentent souvent des performances financières faibles.
- Le milieu de la courbe : les entreprises qui adoptent des mesures isolées de RSE subissent des coûts initiaux élevés sans bénéfices immédiats, ce qui peut affecter temporairement leur rentabilité.
- Le côté droit : les entreprises qui s’engagent pleinement dans des stratégies durables et QVT récoltent les fruits de ces efforts à long terme. Elles bénéficient d’une augmentation de la productivité, d’une amélioration de la fidélité des salariés et d’une réduction des coûts d’absentéisme.
Une étude de Gallup a montré que les équipes engagées sont 23 % plus productives et enregistrent une baisse de 43 % du turnover.
L’épanouissement : un moteur de croissance économique
Les données accumulées dans les études contemporaines soulignent que l’épanouissement des salariés est un levier majeur pour l’amélioration des résultats de l’entreprise :
- Les employés épanouis sont 31 % plus productifs et 37 % meilleurs en ventes (Harvard Business Review).
- Des politiques de bien-être réduisent les coûts liés à l’absentéisme de 30 % et augmentent la productivité de 15 % (ChooseMyCompany).
- Une recherche de Gallup a démontré que 85 % des employés épanouis restent fidèles à leur entreprise, améliorant ainsi la stabilité organisationnelle.
Une nouvelle façon de penser la performance
Le modèle traditionnel de Friedman, basé uniquement sur la rentabilité à court terme, est aujourd’hui obsolète. Les entreprises modernes doivent comprendre que l’investissement dans la QVT est un choix stratégique qui allie performance économique et durabilité. En valorisant l’épanouissement des employés, elles peuvent développer un avantage concurrentiel durable et contribuer à un modèle économique plus équitable.
Conclusion
L’épanouissement des employés n’est pas une option, mais une nécessité. En l’intégrant dans leur stratégie, les entreprises ne se contentent pas de répondre à des attentes sociétales, elles améliorent aussi leurs résultats financiers. Il est temps de reconsidérer la relation entre QVT et performance économique pour construire des organisations prospères et résilientes
