Les résultats d’une étude menée dans différents pays européens montrent que les Danois se situent en tête en matière de satisfaction au travail et d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. À l’inverse, les Français se retrouvent dans la moitié inférieure. Une des raisons pourrait être que les Danois possèdent un mot spécifique pour désigner l’épanouissement au travail : ARBEJDSGLÆDE (à prononcer ah-bites-gleh-the). Cette notion est tellement ancrée dans leur culture qu’elle fait partie intégrante de leur vocabulaire.
En comparaison, d’autres pays n’ont pas d’équivalent. En Allemagne, on trouve le terme « ArbeitFreude », mais son usage est très rare. Pire encore, au Japon, un mot illustre une réalité tragique : KAROSHI, qui signifie littéralement « mourir d’épuisement ». Ce phénomène mêle heures supplémentaires, stress et fatigue accumulée, poussant des centaines de Japonais chaque année à des issues dramatiques comme le suicide ou des problèmes cardiaques. Bien que des mesures aient été prises pour limiter ce fléau, le concept d’épanouissement au travail y semble encore lointain.
Et en France ? Épanouissement ou QVT ?
En France, les termes abondent : épanouissement, bien-être, qualité de vie au travail (QVT)… Mais leur définition varie selon les personnes et les contextes, ce qui peut parfois les rendre flous ou incompris. Ce manque de consensus pourrait expliquer pourquoi ces notions sont parfois moquées ou discréditées.
Si l’on cherche à définir l’épanouissement au travail, on remarque une différence notable entre ce qu’on pense de son travail (satisfaction, avantages et inconvénients) et ce qu’on ressent à son sujet. L’épanouissement au travail est avant tout une expérience émotionnelle, un sentiment qui se vit plus qu’il ne se décide. Il ne s’agit pas d’être comblé chaque jour, mais de trouver un équilibre entre moments agréables et désagréables.
L’équilibre émotionnel : une clé essentielle
La science s’accorde sur un point : pour contrebalancer une émotion désagréable, plusieurs émotions positives sont nécessaires. Mais combien ? Les avis divergent : certains évoquent un ratio de 3 pour 1, d’autres de 10 pour 1. Ce qui est sûr, c’est qu’un équilibre émotionnel positif contribue à l’épanouissement au travail.
Cela dit, il est important de ne pas confondre épanouissement avec satisfaction, bien-être ou motivation, bien qu’ils puissent en être les conséquences. Des collaborateurs épanouis sont souvent plus motivés, engagés et performants.
Le rôle de l’entreprise dans l’épanouissement des salariés
L’épanouissement, bien qu’intimement lié aux émotions personnelles, peut être soutenu par l’entreprise. Cela passe par des actions concrètes pour créer un environnement propice aux expériences positives. Alors, doit-on conclure qu’il n’y a rien à faire ? Certainement pas.
Dans un prochain article, nous explorerons comment les entreprises peuvent contribuer activement à l’épanouissement de leurs équipes.
