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Comment mesurer le ROI de votre investissement en QVCT et RH ?

  • 7 mai 2025

Le bien-être au travail n’est plus un “plus” ou une posture RH : c’est une donnée économique solide. Dans tous les secteurs, les chiffres confirment qu’un salarié épanoui est un levier de performance. À l’inverse, l’absentéisme, le turnover et la démobilisation pèsent lourd dans les comptes des entreprises.
Investir dans la qualité de vie au travail (QVCT) est devenu un choix stratégique pour améliorer la rentabilité, renforcer la fidélité et affronter les crises avec résilience.

Les preuves économiques : performances et impact financier

L’impact du bien-être au travail ne se limite pas à des entreprises ou à des secteurs particuliers. De nombreuses études montrent que cet effet est transversal et directement lié à la performance financière.

  • FTSE Russell : d’après leurs analyses, un investissement de 100 dollars dans les entreprises de la liste FORTUNE 100 Best Companies to Work For en 1997 aurait rapporté 350 dollars en 2012, soit 3,5 fois plus que dans des entreprises du Russell 3000 ou du S&P 500 ([Great Place to Work]).
  • Pandémie de COVID-19 : pendant cette période, les entreprises figurant sur cette même liste ont surperformé le marché de 16,5 % en 2020, avec un rendement de 37,4 % contre 20,9 % pour l’indice Russell 3000.

Ces résultats soulignent que des pratiques axées sur la confiance et le bien-être des employés peuvent conduire à des performances financières supérieures, même en temps de crise.

Une culture de confiance comme moteur de succès

Dans leur ouvrage Great Place to Work for All, Michael C. Bush et son équipe expliquent comment les entreprises qui valorisent le potentiel humain surpassent systématiquement leurs pairs. Elles se caractérisent par :

  • une transparence accrue
  • une confiance mutuelle renforcée
  • une culture bienveillante stimulant productivité et innovation

> « Le succès commercial repose sur le développement de tout votre potentiel humain. Chaque employé est important dans une économie axée sur la connectivité, l’innovation et les qualités humaines telles que la passion, le caractère et la collaboration. » (Michael C. Bush)

QVCT : une priorité stratégique pour toutes les entreprises

Le bien-être au travail selon Laurence Vanhee : des impacts mesurables

Laurence Vanhee, ancienne DRH de la sécurité sociale belge et élue DRH de l’année en 2010, a été l’une des premières en Europe à adopter le titre de Chief Happiness Officer (CHO). Sa démarche a permis de mettre en lumière l’importance du bien-être au travail pour la performance des entreprises. Selon les études qu’elle cite, un travailleur heureux est :

  • deux fois moins malade
  • six fois moins absent
  • neuf fois plus loyal
  • 31 % plus productif
  • 55 % plus créatif

Ces statistiques démontrent que le bien-être des employés influence directement leur engagement, leur productivité et leur fidélité à l’entreprise. Cependant, pour mieux comprendre l’enjeu économique, il est nécessaire de quantifier l’impact du mal-être en entreprise.

Les coûts du mal-être : un poids pour les entreprises

Selon une étude menée par l’OSHA (European Agency for Safety and Health at Work), le mal-être des employés représente un coût annuel estimé à 12 600 euros par employé malheureux. Ces coûts incluent l’absentéisme, le turnover et la baisse de productivité.

> Le Chapman Institute met également en avant l’impact positif des programmes de bien-être sur ces problématiques. Ces initiatives, axées sur la prévention des maladies chroniques, l’amélioration de la santé et la promotion de l’engagement des employés, génèrent un retour sur investissement (ROI) moyen de 3:1. De plus, elles permettent une réduction de 30 % des coûts liés aux maladies chroniques. [chapmaninstitute.com]

L’absentéisme : un défi persistant et coûteux

En France, l’absentéisme reste une problématique majeure.

> Selon l’Institut Sapiens, il coûte 107,9 milliards d’euros par an, soit l’équivalent du budget annuel de l’Éducation nationale. Le taux moyen d’absentéisme atteint 4,72 % dans le privé et 8,34 % dans la fonction publique territoriale. [L’absentéisme au travail coûte près de 108 milliards d’euros par an]

> En 2023, bien que le taux global ait reculé à 5,7 %, la durée moyenne des arrêts de travail a augmenté de 17 %, atteignant 20,7 jours par salarié. [L’absentéisme au travail en 2023 : des chiffres en baisse, mais des arrêts plus longs]

Le turnover : un impact critique pour les PME et ETI

Outre l’absentéisme, le turnover constitue un défi majeur, particulièrement pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI).

> En 2021, le taux de rotation moyen des employés dans une entreprise était d’environ 15 %, tous secteurs confondus. [Edenred]

Le remplacement d’un employé génère des coûts significatifs.

> Selon les estimations, remplacer un salarié représente entre 3 et 6 mois de salaire chargé. Pour les cadres supérieurs, ce coût peut atteindre jusqu’à 213 % du salaire annuel, incluant le recrutement, la formation, l’intégration et les pertes liées à une baisse de productivité pendant la transition. [Le turnover en entreprise : causes, enjeux et chiffres clés - CORPO]

Ces départs perturbent fortement les petites structures, qui peinent à absorber les pertes de savoir-faire et de continuité. Ces défis sont exacerbés dans des secteurs comme l’industrie, où les départs stratégiques atteignent des niveaux critiques.

Les coûts liés au turnover incluent :

  • coûts directs : frais de recrutement, rémunérations supplémentaires pour remplacer l’employé (intérimaires, CDD), et formation des nouveaux arrivants
  • coûts indirects : baisse de productivité, perte de savoir-faire, démotivation des équipes restantes, et impacts sur la satisfaction des clients

En conclusion

Ces résultats démontrent que la performance financière des entreprises est directement liée à leur capacité à investir dans le bien-être et l’engagement des collaborateurs.

> Comme l’a souligné Bill Emerson, CEO de Quicken Loans : « Les chiffres et l’argent suivent, ils ne mènent pas ».

Le bien-être au travail est aujourd’hui un impératif stratégique pour toutes les entreprises. Les données montrent que des politiques efficaces de bien-être permettent de réduire les coûts liés à l’absentéisme et au turnover tout en augmentant la productivité et l’engagement.

Que ce soit pour une grande entreprise ou une PME, investir dans le bien-être des collaborateurs est non seulement rentable, mais également indispensable pour relever les défis économiques et humains de notre époque. En faisant du bonheur au travail une priorité, les entreprises se donnent les moyens de bâtir un modèle économique plus durable et performant.

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