
💡ASTUCES POUR FACILITER LA LECTURE
Vous pourrez retrouver, en un seul coup d’œil, les différents éléments de l’étude en suivant les pictos suivants :
- 📌 pour les principaux résultats (les graphiques, images et gros titres)
- 🔍 pour les citations
Il arrive à tout le monde d’avoir des mauvaises journées au travail – vous savez ? de celles qui nous frustrent énormément et nous stressent tout autant, de celles où il ne nous tarde qu’une seule chose : qu’elles se terminent !!!! La question est de savoir à quelle récurrence cela nous arrive et qu’est-ce qui le génère ?
Ce questionnaire, qui a porté sur 1193 personnes de tous horizons et de tous statuts, montre que, malheureusement, ce type de journée est dramatiquement commune et en révèle les principales causes.
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Le lieu de travail parfait n’existe pas et le fait d’avoir occasionnellement de mauvaises journées au travail est parfaitement normal et inévitable. Mais lorsque le nombre de mauvais jours devient trop important, cela a un effet désastreux sur notre carrière, notre santé et notre vie privée.
Des définitions…
La définition des « mauvais jours au travail » dans le questionnaire est la suivante :
Une mauvaise journée au travail est une de celles au cours de laquelle vous vous sentez mal au travail. Vous n’êtes pas heureux au travail et quand vous rentrez à la maison, vous n’avez qu’une envie, passer à autre chose !
Vu sous cet angle, les résultats doivent être pris au sérieux.
- 📌 12,2 % des répondants ont des mauvaises journées de travail « Tous les jours ou presque tous les jours »,
- 📌 24,9 % supplémentaires déclarent « Plus d’un jour par semaine »
- 📌 16,7 % « Environ un jour par semaine ».
Je pense que les personnes qui ont 📌 au moins une mauvaise journée de travail chaque semaine (ce qui est vrai pour près de 54 % des répondants) peuvent être atteints fortement par les répercussions négatives de leur travail, (soit plus de la moitié).
Voici ce qu’ils en disent :
- 🔍 « J’ai le Sentiment que mon travail perd de son sens et que je ne fais que de la consolidation d’informations - sentiment de ne pas nourrir mes valeurs à mon travail »
- 🔍 « J’ai pleuré et pris un anxiolytique en rentrant »
- 🔍 « J’ai le sentiment d’être inutile et/ou pas important/oublié »
Cela a également des répercussions sur notre vie personnelle :
- 🔍 « J’ai été de mauvaise humeur le reste de la journée et très contrarié même une fois rentré chez moi »
- 🔍 « J’ai eu un mauvais comportement avec mes petits en rentrant à la maison et puis un sentiment de culpabilité »
Les causes des mauvaises journées au travail
📌 Les causes étudiées en un seul tableau classées selon leur impact
Voici les 5 principaux facteurs à l’origine des mauvaises journées de travail :
📌 1. De mauvais comportements de mon manager (40,7 %)
Certains répondants mettent en avant :
- 🔍 « Travailler avec un manager incompétent et inhumain »
Ou encore :
- 🔍 « La non-honnêteté de mon manager. On dirait qu’il souhaite me piéger » …
- 🔍 « L’absence trop fréquente du manager : résultat, il faut aussi faire son travail »
- 🔍 « Mon manager me donne les missions qu’il ne veut pas faire et c’est souvent des tâches lourdes et de faible valeur »
Être un leader, ce n’est pas seulement atteindre des résultats chiffrés, respecter un budget. Notre enquête indique qu’il s’agit du principal facteur qui rend les employés malheureux au travail.
Ressources : article deGaël Chatelain-Berry, Comment gérer un manager toxique > lien
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📌 2. Une trop grosse charge de travail (40,2 %)
Les répondants ont évoqué :
- 🔍« Charge de travail lourde par rapport au manque de personnel »
- 🔍 « Un décalage entre mon investissement et ma charge de travail avec ceux de mon manager et de mes collaborateurs »
De nombreuses entreprises sont confrontées à des exigences de performances croissantes, souvent sans augmentation proportionnelle des ressources disponibles. La question de la pression temporelle semble toucher de plus en plus d’entreprises, voire la société en général.
Contrairement aux idées reçues, travailler plus n’améliore pas la productivité ou alors simplement sur du court terme. De même, il apparait encore plus impératif dans ces moments-là de se ressourcer en faisant des pauses régulières et enfin, alors que notre tendance naturelle serait de nous renfermer sur nous même, il semblerait que maintenir des relations avec nos collègues soit primordial.
Attention, mon propos n’est pas de dire qu’il ne faut jamais recourir aux heures supplémentaires. Ce peut être même dans certains cas une solution temporaire très efficace du moment qu’elle repose sur une période de temps définie, de préférence de courte durée et que les objectifs sont clairs. Les équipes peuvent dans ces conditions s’en trouver soudées, car elles partagent cet effort et obtiennent ensemble des résultats. Mais il faut aussi souligner l’importance de se reposer après ces périodes pour « recharger les batteries », et ne pas les laisser s’installer sur la durée.
📌 3. Peu de reconnaissance ou de félicitations (37,7 %)
Lorsque notre travail est remarqué, souligné, reconnu, nous nous sentons beaucoup plus heureux au travail. Malheureusement, de nombreuses entreprises ont tendance à ne rien dire quand les gens font du bon travail, mais réagissent à la moindre erreur. Cela ne contribue ni au bonheur au travail ni à une meilleure performance.
Reconnaître le travail des employés ne prend pas de temps et ne coûte pas d’argent. C’est l’une des choses les plus simples qu’un manager puisse faire pour garder ses employés heureux.
📌 4. Des incertitudes sur la vision ou la stratégie de l’entreprise (34,7 %)
Les répondants disent à ce sujet :
- 🔍 « Une déresponsabilisation de la chaîne hiérarchique créant des incertitudes à des niveaux de proximité »
- 🔍 « Compétition interne, règles du jeu qui se transforment en jungle pour maximiser les revenus »
- 🔍 « Pas suffisamment stimulé intellectuellement, trop de directives sans sens donné, pas suffisamment d’opportunités de contribuer à la stratégie globale »
Pour être heureux au travail, nous devons savoir non seulement ce que nous faisons, mais aussi pourquoi nous le faisons et que notre dur labeur fait une différence pour les clients et / ou la société. Il semble que beaucoup de gens manquent du sentiment que leur travail a un but.
Les entreprises doivent donner à leurs employés une idée claire de la direction que prend l’entreprise et de la manière dont leur travail contribue à la réalisation de cette vision.
Nous devons également donner aux gens un cadre et des processus efficaces et éliminer les formalités administratives et la bureaucratie qui empêchent les gens de faire leur travail efficacement.
📌 5. Des collègues négatifs (32,7 %)
Les participants ont parlé de :
- 🔍 « Insatisfaction permanente de mes collègues »
- 🔍 « Les collègues qui passent leur temps à critiquer tout le monde »
- 🔍 « La communication violente entre collègues, le manque de bienveillance et d’envie de travailler réellement ensemble »
Nous savons qu’une bonne relation avec les collègues est nécessaire pour s’épanouir au travail et notre étude montre que les mauvaises relations en milieu de travail ont des conséquences importantes.
Travailler avec des gens que l’on respecte voire que l’on apprécie serait ainsi une des clefs. Il n’est pas nécessaire d’être les meilleurs amis du monde, mais il est fondamental de voir ses collègues comme des êtres humains à part entière et pas uniquement des collègues.
La chose la plus importante à comprendre en matière de relations humaines, c’est que cela ne se fait pas tout seul. Agissons également nous-même, chaque fois que cela est possible, si nous souhaitons que ces relations soient bonnes.
Voici les 5 choix les moins populaires :
Une des limites de mon enquête est qu’elle ne mesure que la fréquence et non la gravité des facteurs responsables des mauvais jours. Par exemple, plus de personnes interrogées déclarent avoir des jours difficiles à cause de l’ennui (24 %) plutôt qu’à cause du harcèlement (16 %). Mais il ne fait aucun doute que le harcèlement affecte beaucoup plus les gens — mais l’enquête n’en tient pas compte, c’est la raison pour laquelle j’ai ôté de cette liste le harcèlement qui serait arrivé en 4ᵉ position dans ce classement.
- 📌 Mon travail est trop difficile (4,3 %)
- 📌 La peur de perdre mon travail (4,4 %)
- 📌 Mon travail est trop facile (5,8 %)
- 📌 De trop faibles avantages dans mon entreprise (8,6 %)
- 📌 Des rumeurs / Ragots (10,8 %)
Fréquence selon le sexe
Fréquence des mauvaises journées au travail selon le sexe :
Ces chiffres rejoignent malheureusement certaines études épidémiologiques qui indiqueraient qu’elles seraient deux fois plus nombreuses à subir des burn-out.
Ainsi, un bulletin épidémiologique de 2015 de l’Institut de veille sanitaire français constatait un taux d’épuisement professionnel de 3 % chez les femmes contre 1,4 % chez les hommes.
Pour en savoir plus sur cette étude, suivre ce lien.
Toutefois, 📌 les hommes sont plus représentés que les femmes dans la zone à risques décrite ci-dessus (59,6 % contre 51,4 %). Et il est surprenant de constater la forte proportion de ceux 📌 (37,6 %) indiquent passer plus d’une mauvaise journée par semaine contre 19,6 % seulement pour les femmes.
La prudence est de mise dans l’analyse de la situation, en effet, le concept de burn-out voire de souffrance au travail reste encore mal identifié par les personnes atteintes. En outre, une proportion bien plus importante de femmes ont répondu à ce questionnaire.
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Fréquence selon la catégorie socio-professionnelle
Seules ces trois catégories ont pu être étudiées de manière valable, d’autres ayant été déclarées en nombre trop peu important pour que les résultats puissent être considérés comme significatifs en termes de CSP (ex. agents de maitrise / techniciens 13 répondants)
L’élément qui ressort de cette étude est que, même si 📌 globalement les ouvriers, employés et cadres intermédiaires sont majoritairement dans la “zone rouge” dans une proportion équivalente (environ 58 % pour les deux), les 📌 cadres intermédiaires sont très nettement plus représentés dans les réponses concernant des mauvaises journées au travail quotidiennes ou plus d’une journée par semaine – 57,9 % pour 40,1 %. Maillon clef de l’entreprise, ils gèrent 70% des effectifs des entreprises, ils ont une capacité de décision limitée et semblent souvent pris en étau entre des objectifs, voire des injonctions parfois contradictoires. La charge de travail, la multiplicité des tâches, le manque de reconnaissance, les moyens limités et l’absence de formation au métier de manager sont également souvent mises en avant par les répondants.
Il n’est pas surprenant en revanche que les deux premières catégories passent plus de mauvais jours que la troisième. En effet, les chefs d’entreprises, cadres supérieurs ont certes plus de responsabilités, sont également soumis à énormément de stress, mais ils ont aussi plus d’autonomie et de contrôle, ce qui les rend plus heureux au travail dans presque toutes les études menées.
Cause professionnelle ou personnelle ?
📌 Quand nous sommes mal au travail : c’est bien le travail qui est en cause majoritairement
📌 Et dans l’hypothèse où l’origine est personnelle, c’est le plus souvent le manque de sommeil ou un mauvais équilibre vie personnelle / vie professionnelle qui sont en cause
Conclusion : Prenons au sérieux les mauvais jours
Partout, les entreprises doivent prendre au sérieux le bien-être des employés. Des études montrent clairement que les entreprises où les gens sont heureux ont des clients plus satisfaits et gagnent plus d’argent. Des études montrent également que les employés heureux sont en meilleure santé, sont plus heureux dans la vie privée et travaillent mieux.
Une des études les plus récentes
Bien sûr, il devrait toujours être permis à une personne de passer de mauvaises journées au travail. Personne ne peut être heureux chaque jour et nous ne pouvons pas créer de lieux de travail parfaits, où tout le monde est ridiculement heureux chaque jour.
Mais dans les structures où les employés passent de nombreuses mauvaises journées au travail, cela réduit la productivité et la satisfaction des clients, tout en augmentant l’absentéisme et le roulement du personnel. En bref, cela coûte, en plus de la souffrance humaine inacceptable, énormément d’argent.
Vous pouvez également agir en tant qu’individu.
Il convient de noter que vous ne créez pas un lieu de travail heureux en réglant simplement tous les problèmes et toutes les frustrations. Mais cela fait partie du processus. Et vous ne pouvez certainement pas vous attendre à ce que les employés soient heureux et productifs si une mauvaise gestion de l’humain est généralisée ou si le ton est toujours négatif. C’est la raison pour laquelle les cadres et les dirigeants doivent prendre au sérieux les mauvais jours, identifier et résoudre les problèmes qui les posent.
Espérons que cette étude puisse nous orienter dans la bonne direction, même s’il est important de rappeler que les résultats seront probablement très différents d’une entreprise ou d’une personne à l’autre.
