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L’épanouissement au travail : laissons leur place aux émotions négatives ! [volet 2]

  • 28 janvier 2025

À force de vouloir être (ou rendre les autres) heureux au travail, on oublie un point essentiel : le bonheur ne se décrète pas.
Cette injonction constante à la positivité peut devenir un piège : elle pousse chacun à cacher ses émotions négatives, à culpabiliser dès que le moral flanche — comme si être triste, stressé ou fatigué était une faute.
Or, ces émotions font partie intégrante de la vie professionnelle. Apprendre à les reconnaître, nommer et accueillir, c’est justement ce qui permet de construire un environnement de travail réellement équilibré et humain.

La deuxième raison : le côté culpabilisant de cet objectif

Comme le chante Angèle :
« Le bonheur n’existe que pour plaire, je le veux… Enfin, je commence à douter d’en avoir vraiment rêvé. Est-ce une envie ? Parfois, j’me sens obligée. »

L’idée de devoir être heureux tout le temps, y compris au travail, peut devenir une pression supplémentaire pour ceux qui traversent des périodes difficiles. Imaginons que vous soyez malheureux dans votre travail et que l’objectif affiché soit d’être toujours heureux. Vous pourriez finir par croire que quelque chose “cloche” chez vous parce que vous n’atteignez pas ce but.

Or, rappelons-le : avoir des émotions négatives est NORMAL. En arriver à penser le contraire peut nous entraîner dans une spirale infernale de culpabilité et de mal-être.

Comment réagir quand les émotions nous submergent ?

Voici trois conseils pratiques pour apprendre à accepter et gérer ces moments :

  1. Accepter ses sentiments
    Nous ne sommes pas tous égaux face au bonheur, que ce soit dans notre manière de l’exprimer ou même dans notre capacité à le ressentir. Et ce n’est pas grave ! L’essentiel est d’accepter qui nous sommes, sans chercher à imiter les autres.
    Il n’y a pas de “bonne” ou de “mauvaise” manière d’être heureux. S’accepter tel que l’on est est la première étape vers un épanouissement durable. Je crois fondamentalement que tout le monde peut s’épanouir au travail, sous réserve que les conditions s’y prêtent.
  2. Exprimer ses sentiments
    Une fois acceptés, nos sentiments doivent être exprimés. Les refouler ne fait que prolonger leur emprise sur nous.
    Des études montrent que ceux qui n’expriment pas leurs émotions sont plus sujets aux maladies, aux douleurs chroniques, et ont des relations moins satisfaisantes. Écrire ses peurs ou verbaliser ses sentiments aide à mieux les comprendre et à leur donner moins de pouvoir.
  3. Changer de perspective
    Quand nous nous enfermons dans un cercle vicieux, il peut être utile d’adopter un autre regard. Par exemple, comment un collègue ou un ami percevrait-il la situation ?
    Mieux encore, allez lui demander. Son point de vue pourrait vous surprendre et vous aider à prendre du recul.

Le rôle clé des managers

Un manager a un rôle fondamental à jouer pour accompagner ses équipes dans l’acceptation des émotions négatives et pour éviter qu’elles ne culpabilisent de les ressentir.

  1. L’écoute active
    Un bon manager sait écouter sans jugement ni interruption. Il doit :
    - Prendre le temps d’écouter, sans distractions (portable en silencieux, mails fermés).
    - Mettre à l’aise la personne.
    - Ne pas minimiser ni émettre de jugement immédiat.
    - Agir rapidement si une solution est envisageable.Comme le dit Rich Sheridan, cofondateur de Menlo Innovations : “Chasser la peur hors de la pièce” est essentiel pour créer un environnement où les collaborateurs se sentent écoutés et soutenus.
  2. Libérer la parole
    Créer un climat de confiance est indispensable. Voici quelques idées pour y parvenir :
    - Co-construire une charte d’équipe qui inclut le droit de ne pas aller bien, avec une notion de solidarité.
    - Éradiquer les comportements toxiques (harcèlement, ragots, irrespect), en utilisant la communication non violente (CNV) pour les corriger ou, si nécessaire, prendre des mesures disciplinaires.
    - Faciliter des moments d’échange informels : clubs, réseaux d’entraide ou espaces de discussion pour partager astuces et difficultés.
  3. Pratiquer la “météo intérieure”
    Commencer une réunion en demandant à chacun de partager son humeur actuelle peut être un excellent moyen de libérer les tensions. Cela permet aussi de mieux comprendre les émotions des autres pour adapter sa communication et son management.

Une leçon clé

L’objectif n’est pas de supprimer les émotions négatives, mais de les accepter et de les gérer avec bienveillance. Les laisser exister, c’est le meilleur moyen de les voir s’estomper et de trouver des solutions. Les étouffer, au contraire, mène à l’effet “cocotte-minute” et peut déstabiliser toute une équipe.

L’équilibre est la clé ! 


To be continued…
Dans le volet 3, nous explorerons l’intérêt et la raison d’être des émotions négatives en entreprise.

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